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Trop souvent
détourné par eux dans les jeux des esthétiques en vogues et des querelles doctrinaires
d'écoles, l'art n'est paradoxalement contemporain, que lorsqu'il surmonte cette faiblesse
du présent, pour être l'un des seul langages à nous parler encore de l'essentiel :
permettre à l'âme du peintre de conduire les hommes vers l'universalité et la dignité
de la vie.
Laissez votre oeil voir, tout
simplement voir", voilà ce qu'il se contente de dire au visiteur intrigué, faisant
sienne la pensée de Charles Juliet qu'il aime considérer comme l'une des rencontres les
plus saisissantes que la galerie ait produites : bien sûr, parce que la peinture
est un langage en soi, souvent, on veut lui substituer des mots, un autre langage, et
manifestement, on est à coté. Pour peu qu'on soit sensible à ce langage, la peinture
transmet une émotion qui se suffit à elle même".
Chez Patrick Gaultier il s'agit donc toujours de célébrer l'art comme un véhicule,
comme un médiateur, et jamais comme un but en soi. C'est à cette condition seulement,
pense-t-il, qu'il pourra produire le meilleur de lui même : de miraculeuses rencontres
dans un temps où l'individualisme et l'esprit de séparation triomphent : celle de
l'homme avec les racines de lui-même, celle de l'homme avec d'autres vies.
C'est donc de réconciliation et de spiritualité dans un langage qui reste celui de la
peinture que nous parle ce galeriste. Et voilà peut-être le secret de sa permanence.
Sophie et Patrick Giordano-Canal |
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