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Galerie Patrick Gaultier Quimper

E n   s a v o i r   p l u s


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ON A L'IMPRESSION QUE LES ARTISTES D'AUJOURD'HUI FONT MOINS RÉFÉRENCE AU MONDE QUI LES ENTOURE QUÀ L'HISTOIRE DE L'ART QUI LES PRÉCÈDE, QU'ILS NE CRÉENT QUE POUR LES "SPÉCIALISTES". QUE PENSEZ- VOUS DE CE PHÉNOMÈNE ?

Il y a des gens qui créent pour être LE grand artiste du siècle. Des élèves de l'Ecole des Beaux-Arts me disaient un jour que leur plus grand souci était de créer un nouveau courant de peinture, pour être les précurseurs de quelque chose. Je crois que si l'on commence par dire : 'je veux être le grand du siècle', cela me paraît trés risqué. Je pense qu'avant tout, on crée, on peint, avec ce qu'on a en soi. On évolue, on change, et c'est petit à petit à ce moment-là que ce qu'on crée va s'imposer ou ne va pas s'imposer. En aucun cas nous ne décidons en premier chef, d'être ou de ne pas être un grand créateur, il faut d'abord avoir vécu. Beaucoup d'artistes ont créé leurs oeuvres maîtresses après quarante ans.
Pour en revenir à votre question, il y a aujourd'hui un art qui n'est plus ni peinture ni sculpture, mais qui est plutôt un art conceptuel pour lequel ce n'est plus l'art à proprement parler qui importe, c'est le discours. Alors là, j'ai beaucoup de mal par rapport à cela, notamment si je me réfère à ce que je citais de Charles Juliet tout à l'heure, car la peinture est un langage et si on allie le langage de la peinture et le langage des mots, pour moi on est sur deux registres différents, complémentaires peut-être, mais on a affaire à autre chose qu'à de la peinture.

QUELS SONT LES ARTISTES QUE VOUS ÊTES LE PLUS FIER DAVOIR EXPOSÉS ?

Il y a évidemment, Hartung, Miro, Soulages, Zao Wou-ki, Bram Van Velde, Coignard et Tal Coat pour les plus connus. Je pourrais également citer des artistes français comme Moris Gontard, Philippe Charpentier, ou étrangers comme Hans Meyer Petersen, Elisabeth Frolet, Suzanne Reid, Ursula Huth, ainsi que le photographe Alfonso Castillo.
J'ai été très heureux qu'un artiste comme Alechinsky ait accepté d'exposer en 1991 pour les dix ans de la galerie.
Je suis surtout fier d'avoir découvert des artistes comme Gérard Venturelli puisque j'ai été le premier à le montrer dès l'ouverture de la galerie, et que le travail que j'ai accompli lui a permis d'exposer à Paris et dans plusieurs villes de France, ainsi qu'au Danemark, en Allemagne, en Belgique et en Hollande. Un musée d'art contemporain belge a acheté l'une de ses oeuvres, une galerie belge également a fait l'acquisition d'une série de peintures. D'autres jeunes artistes comme Valérie Le Roux qui a fait sa première exposition à la galerie, et dont l'avenir est plein de promesses, ou encore Eric Ruellot. Ou d'autres, comme Yanik Pen'du ou Didier Hagège qui ont déjà représenté la France à la Biennale de Ljubljana en 1995.
La rencontre avec l'écrivain Charles Juliet m'a également beaucoup marquée. Il est venu un été à la galerie, il a regardé l'exposition et m'a fait part de son émotion en me disant qu'il trouvait que j'avais là un ensemble d'artistes de qualité. Il est vrai que lorsqu'une personne comme Charles Juliet vous dit cela, on sait qu'il y a une grande sincérité, une grande profondeur, qu'il ne le dit pas pour vous flatter. Plus tard, je l'ai invité à la galerie pour faire une rencontre avec le public autour d'une exposition sur Bram Van Velde, et je crois que c'est un moment que personne n'a oublié tellement l'échange a été intense. C'est maintenant quelqu'un que je revois régulièrement. Lorsqu'il vient à Quimper, il ne manque jamais de venir visiter la galerie. On se voit au salon du livre chaque année également. Je crois que quelque chose se passe entre lui et moi, peut-être sous-tendu par une philosophie de la vie plus ou moins commune.

(Interview conçue par le service culturel de Langueux,, propos recueillis par Sophie et Patrick GIORDANO-CANAL)
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