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Galerie Patrick Gaultier Quimper

O u e s t - F r a n c e ,   Q u i m p e r


mardi 14 janvier 1992
Pour l'amour de l'art
Exposer de la peinture pour le seul plaisir de faire partager une émotion esthétique, défendre un artiste jeune ou inconnu, faire d'une passion un métier: c'est Patrick Gaultier. Voilà dix ans que ce Rennais a fait de Quimper sa ville, pour y ouvrir une galerie d'art contemporain.

Patrick Gaultier est né le 6 mai 1952, vers 13 h à Rennes. Son père construit des maisons. Une entreprise de neuf employés, des bétonnières, des camions des truelles, des marteaux, des niveaux, des fils à plomb. Patrick entre dans une école du bâtiment pour apprendre le dessin d'architecture, la résistance des matériaux et les études de prix.

Son désir était de devenir cuisinier. Jusqu'au jour où il rencontra l'art moderne. "C'était à la maison de la Culture de Rennes, notre prof de français du lycée technique nous avait conduit voir une exposition. Je n'y connaissais rien, ça été un coup au coeur. qui m'excitait, c'était l'absence apparente de rapport entre le titre des oeuvres et ce qu'elles montraient. Je me disais: il y a pourtant bien quelque Chose à saisir !, il ne sera pas chef d'entreprise plus de deux années, au bout desquelles il solde le tout à l'un de ses amis, qui possède toujours l'affaire. 1979 Les hasards de la vie le conduisent à Quimper. En bon Rennais, je n'imaginais pas la vie ailleurs. je me suis surpris à aimer Quimper".
Mes goûts
Marchand d'art ? Je ne sais pas comment ça m'est venu. Mais je me souviens maintenant d'un psychologue belge qui m'avait fait un test à partir de photos de malades mentaux qu'il fallait sélectionner. Selon le test, j'étais fait pour un métier artistique ou ayant trait à l'art. Le patinage artistique, la chanson, la comédie n'étaient pas pour moi. Mais montrer de la peinture, c'était davantage dans mes goûts.

Il ne prétend pas avoir tout lu selon ses réponses à notre questionnaire, il aime les ânes, Romy Schneider et le Père Noël : un pur idéaliste qui, depuis trois ans, intègre le bouddhisme dans sa philosophie de la vie.

A partir de 1981, Patrick Gaultier, autodidacte en art, proposera au public un parcours d'initiation. Au contact des peintres, je me suis aperçu qu'ils avaient tous suivi la même démarche. Ils avaient commencé par le figuratif avant d'évoluer vers l'abstrait. Je m'étais dit qu'il ne serait pas bête de faire suivre au public la même démarche. Sans compter que je ne pouvais espérer imposer d'emblée de l'art contemporain.

Grâce aux deux salles de la galerie de l'Épée qu'il a bien entendu aménagées lui-même, Patrick Gaultier infuse de l'art moderne à doses aussi homéopathiques que le sont les bénéfices qu'il en tire. Hasegawa, Jean-Luc Bourel, Cocteau, Gonzales, Venturelli, Théa Bernard... En dix ans, 300 artistes se succèdent ainsi. Un choix considéré comme éclectique par des puristes. A ces objections, le galeriste quimpérois oppose son propre goût et ses intuitions. En matière d'art, a-t-on trouvé mieux ?

Daniel MORVAN.
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